Nous pratiquons une agriculture paysanne biologique inspirée de la nature elle-même
La parole au maraîcher
Redouane, initiateur de l'écodomaine
« Aprés la guerre de 1939-45, la poudre des bombes non utilisées a été épandue dans les champs pour servir d’engrais. Les industries ont ensuite continué à produire ce fertilisant. L’agriculture conventionnelle était née. Produisant aujourd’hui à 80 % l’alimentation pour les animaux, elle n’a rien à voir avec l’agriculture traditionnelle de nos grands parents, qui utilisaient le compost et le fumier pour nourrir la terre, qui à son tour les nourrissait sainement, dans une logique vivrière.
Les engrais (sulfate d’ammoniaque, urée..) issus de l’industrie chimique ainsi que les les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides et autres désherbants de synthèse ont pour effet de détruire la vie du sol (vers de terre, bactéries, champignons…) et d’anéantir la matiére organique qui a mis des siécles pour se constituer. Les aliments qui sont fournis par l’agro industrie aujourd’hui sont majoritairement des produits de laboratoire; les molécules synthétisées se retrouvent dans nos assiettes et, une fois avalée, dans notre corps. Des études (du professeur Joyeux, cancérologue, entre autres) montrent que mélange de toutes ces molécules de laboratoire est une bombe à retardement pour la santé et la vie.
Seule l’agriculture biologique utilise exclusivement des produits naturels, des engrais organiques tels que les fumiers, la corne, plumes, les purins de plantes… Elle est controlée par des organismes officiels certificateurs (Eco-cert, Véritas) ou privés (Nature et Progrès, Demeter…), qui vérifient chaque année les pratiques de ces agriculteurs biologiques et décernent un certificat valable un an. Il doit être affiché par votre maraîcher.
L’agriculture biologique respecte la vie du sol et la nourrit. A son tour le sol et la vie qu’il renferme pourront nourrir les légumes et les fruits que l’on y fait pousser et offrir une nourriture saine.
Nous avons aujourd’hui une trés bonne connaissance de la vie du sol et une maitrise des techniques culturales pour produire en abondance notre nourriture. L’agriculture conventionnelle n’est pas durable, la surexploitation de la terre finit par la tuer et en faire un désert. Il faut des années pour que les produits chimiques soient lessivés par les pluies pour que, peut être, la vie puisse reprendre. Nous perdons en France chaque jour des dizaines d’hectares de sol vivant, un bien vital précieux. Que restera t-il à nos enfants si nous continuons ainsi ?
Sur l ‘éco domaine, je m ’emploie d’abord à redonner la vie au sol. L’activité de maraîchage se fait principalement sur le terrain longeant la rivière de la Mosson, plaine limoneuse dont la terre a été enrichie par les crues successives. Elle a donc un bon potentiel, même si sa vitalité a été atteinte par la cuture chimique de la vigne. Une surface de 7000 m2 y est cultivée en maraîchage biologique depuis avril 2010. Concrètement, j’apporte chaque année 100 tonnes de matières organiques (broyat végétal, fumier, paille) sur ces 7000 m2 pour que la vie reprenne dans cette terre et ça commence à marcher… au bout de trois ans ! On estime qu’il faut cing ans pour que la vie d’un sol décimée par l’agriculture conventionnelle, revienne.
Après une période de conversion de deux années, le domaine bénéficie du label bio AB depuis mai 2012. En réalité, nous allons bien au delà du cahier des charges de l’agriculture biologique (AB) qui implique de cultiver sans engrais chimiques de synthése, sans pesticides et sans OGM. En effet, la terre est ici enrichie par les pratiques naturelles les plus avancées connues à ce jour : paillage (conserver l’humidité du sol, éviter la pousse des herbes indésirables), terra pretta (apport de charbon de bois cuit à basse température pour favoriser la rétention et le développement des bonnes bactéries), BRF (Bois Raméal Fragmenté : copeaux de bois frais épandus sur la terre pour développer la risosphère (champignons)), EM1 (Effective Micro-organisme, mis au point par le japonais Teruo Higa pour augmenter la vie microbienne dans le sol), perma culture (recréation des éco-systèmes), bio-dynamie (interractions entre les divers éléments vivants), bio énergie (maintien de l’équilibre electro-chimique). L’agriculture naturelle moderne repose sur une connaissance approfondie des lois du vivant. Son application requiert beaucoup de travail et d’attention.
Une serre bioclimatique, de 600 m2 chauffée naturellement par le soleil, le bois et une pompe à chaleur, permettra de faire des semis pour produire des plants et assurer une production hivernale et printanière.
Notre souhait est d ‘offrir à nos clients et adhérents le meilleur.
La certification
Tout au long de la filière, les opérateurs de l’agriculture biologique respectent un cahier des charges rigoureux qui privilégie les procédés respectueux de l’écosystème et non polluants.
Le règlement communautaire 2092/91 concernant le mode de production biologique du 24 juin 1991 a repris en grande partie les principes et définitions des textes législatifs français .
Le 1er janvier 2009, le règlement (CE) n°834/2007 a remplacé le règlement (CEE) n°2092/91 modifié. Le règlement (CE) n°889/2008 en définit les principales modalités d’application.
Ce réglement impose un délai en conversion avant de pouvoir bénéficier du label Agriculture Biologique européen. La conversion correspond à la période de transition entre un mode de production conventionnel et l’obtention de la certification « agriculture biologique » : l’opérateur suit les règles de production de l’agriculture biologique sous le contrôle d’un organisme certificateur, mais commercialise ses produits dans le circuit conventionnel.
Pour les productions végétales cette période est fixée à deux ans avant ensemencement pour les cultures annuelles, c’est ce qu’a suivi l’eco-domaine depuis avril 2010.
Les produits de l’éco domaine semés plantés et récoltés depuis le mois de mai 2012 portent le label bio AB.
En haut de cette page, vous trouverez en fichier téléchargeable l’attestation « Licence Bio Qualité France »pour l’éco-domaine de Vailhauquès.
Pour plus de renseignement sur la législation de l’agriculture biologique vous pouvez consulter le site de l’Agence Bio